Ascension
Autrefois, de riches aventuriers engageaient des guides pour aller faire des premières. Ces itinéraires vers les plus hauts sommets des Pyrénées ont depuis été répétés de nombreuses fois, mais leur beauté respective et la passion qu’ils suscitent restent intactes.
Grand Vignemale, Mont Perdu, Balaïtous, Munia… nous attendent, mais je me fais aussi un plaisir de vous emmener dans les Alpes.
Les ascensions
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Ce fier sommet isolé mais bien visible de Luz (2000m de dénivellé) intéresse déjà le commissaire de la marine Albert Leceute qui réalise la première ascension en 1870. Dans cette région, un pastoralisme existe toujours et l’approche se fait à travers les pâturages vers le col de Pierrefitte. Les parois escarpées en font un sommet peu fréquenté, et il faut dire en plus que la voie est difficile à trouver et l’itinéraire peu évident.
A dire vrai, je n’ai jamais réussi à trouver l’itinéraire de Leceute pour aller jusqu’au sommet, mais si vous voulez tentez l’aventure avec moi ! Dans tous les cas, c’est une jolie balade…
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Ce sommet est entouré de très belles montagnes qui donnent toute son ampleur à cette pyramide gigantesque sculptée par le rabotement glaciaire.
L’ascension nécessite
une bonne forme physique et, avec de bonnes conditions météo, c’est la montagne rêvée qu’il faut faire dans sa vie pour le plaisir, la beauté.
Une grande histoire là encore vous transportera de la réussite par Edouard Whymper en juillet 1865 jusqu’à Walter Bonatti qui réalise un siècle plus tard la première hivernale en solitaire de la face nord. La voie normale par l’arête de Hörnli peut se faire en 10h aller/retour par de bonnes conditions. Les cordes fixes ont été placées en partie dès la première ascension. C’était la seule solution à l’époque pour un repli rapide en cas de mauvais temps. Henri Brulle, pyrénéiste passionné, signale d’ailleurs ces cordes lors de son ascension en 1888. Au sommet, la vue sur la chaîne des Alpes est fascinante et grandiose.
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Avec ses 4810m, le Mont Blanc est le plus haut sommet d’Europe.
Il règne sur un massif des plus beaux du monde, qui offre pour l’alpiniste une variété incroyable de courses, aussi bien en neige, en glace qu’en rocher, et plusieurs siècles n’y suffiraient pas pour tout réaliser. Dans l’été, lorsque l’on découvre le Mont-Blanc en direction de Chamonix, de spectaculaires glaciers invitent à la contemplation.
C’est le froid de l’altitude, les précipitations et les vents qui sont la cause principale de cette formation. Il n’y a d’ailleurs pas si longtemps que ça, ces glaciers descendaient jusque dans la vallée.
Intéressé par l’aspect scientifique, le comte Henri-Bénédicte de Saussure diffuse une annonce et propose une récompense pour qui réussirait le sommet du Mont-Blanc. C’est le cristallier Jacques Balmat qui rentre en scène et s’organise avec le docteur Gabriel Paccard pour témoin. Arnachés d’appareils de mesure pour étudier principalement la pression atmosphérique, ils partent le 07 août 1786 au matin. Le bivouac est installé le plus haut possible, sachant que les diables sensés vivre la nuit sur les glaciers n’existent pas. Le 8 août marque la réussite de ce sommet et le début de ce qu’on appellera l’alpinisme.
Aujourd’hui, l’itinéraire est différent, mais que ce soit du refuge des Cosmiques ou de celui du Goûter, ce n’est pas l’autoroute comme certains le prétendent, et peu d’élus arrivent au sommet.L’acclimatation, l’expérience du cramponnage, le beau temps et le bon encadrement seront les garants de la réussite. L’itinéraire depuis le nid d’aigle par un train à crémaillère conduit à un chemin qui accède au refuge de Tête Rousse 3167m. L’altitude plus modeste permet de mieux dormir, mais l’étape peut s’organiser aussi depuis le refuge du Goûter, 3816m. 2h du matin, le personnel du refuge met sur le pieds de guerre les alpinistes. Frontale sur la tête, le froid glacial accompagne les caravanes qui déambulent en direction du Dôme du goûter. Avec le beau temps, un magnifique levé de soleil illumine l’observatoire Vallot, 4362m. Cet à cet endroit que beaucoup abandonnent car les effets de l’altitude se font ressentir, et seules les personnes entraînées pourront se gagner le sommet. Par temps clair, le paysage s’étend de toutes parts, du Mont Viso en Italie, sur les plaines de la Provence, le massif de l’Oisan laisse apparaître la Meije, les Ecrins, au nord le Jura, l’Oberland Bernois avec l’Eiger et la Jungfrau, plus à l’est le Valais avec le Cervin et le Mont Rose, vers le Sud, le Grand Paradis est tout proche.
Plus qu’ailleurs, il est bon de s’attarder un peu au sommet, pour garder à l’esprit toute la beauté de cet univers unique, y aller au moins une fois dans sa vie, ce sera peut-être y retourner pour d’autres aventures. En attendant, il faut déjà redescendre, car la course ne se finit pas au sommet, mais au retour dans la vallée.
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Vignemale : bosse mauvaise
C’est un massif calcaire couronné de 10 sommets de plus de 3000m. Entouré de glaciers des plus importants, il comporte des voies d’escalade moyenne très intéressantes, et aussi des voies de grande envergure.Depuis le refuge Baysselance (2650m), le sommet est à 3h30 de marche environ. Le grand glacier d’Ossoue est toujours présent malgré sa fonte inexorable. Il comporte toutefois des crevasses et des moulins glaciaires. Corde et crampons sont souvent indispensables.
Au court de cette ascension, comme je ne suis pas que celui qui guide, je vous raconterai l’histoire de ce massif qui a vu passer des cartographes pour le relevé des frontières, puis la première touristique par Lady Lister en 1838. Plus tard, le Comte Henry Russell choisira d’y séjourner. En 1882, il fait creuser une première grotte à 3200m. D’autres seront creusées par la suite et sont toujours utiles aujourd’hui.
L’ascension terminale se fait par une petite escalade facile, et le sommet sera la récompense d’une contemplation des principaux sommets pyrénéens. Lors de la descente, on a souvent l’impression de quitter avec remords cette montagne magique. C’est peut-être pour cette raison que Russell s’y était installé.